Starship Troopers, le film de Paul Verhoeven a fait l’exploit de prendre à contre sens le parti pris du livre dont il est adapté. Non seulement c’est une belle satire et un jolie bras d’honneur, mais c’est aussi une imagerie des militaires du futur au pouvoir avec des soldats Colgate déterminé à tuer des cafards. C’est là tout le pari de ce jeu vidéo : est-ce que c’est cool d’être un Trooper à la première personne ? C’est en tout cas l’objectif que s’est donné Offworld Industries, les créateurs de Post Scriptum.
Starship Troopers : Extermination est donc un FPS coopératif jusqu’à 16 joueurs où nous sommes des Troopers ! Nous allons sur la planète machin chose pour installer des bidules mais voilà qu’on se fait attaquer par des insectes géant et ça fait RATATATATATATAKTATATATATAKKK K-K -JE RECHARGE- BRAAAPPPPPAT -IL ME FAUT UNE TOURELLE- ATATATATATKTKTKBRRRRRRRRRPPAAAPAPPAAP -DES SOINS- TRAPALAPALLTINTINTITNITNTINATATA -TCHINK- GRENAAAAADE !!! POOM!!! TATATATATATAA ATATATATAK et il faut rejoindre le vaisseau d’extraction en fin de partie mais on a seulement 2 min 30 pour survivre, alors tenez bon parce qu- oh putain ils sont là BRAPPPATATATATATAT-PAAPAPAPAPPAPAAPAW- JE RECHARGE- TATATAKTTATATAKT -ON DÉCOLLE !!!-
Vous l’aurez compris, j’ai pris un plaisir monstre sur ce accès anticipé, les sensations de tir sont très bonnes et on prend plaisir à vider nos chargeurs dans les hordes d’insectes qui foncent droit sur nous. Mais le fait qu’on soit maximum 16 joueurs contribue énormément à ce plaisir de tirer dans le tas de façon débile et grotesque. On a 3 classes (attaque, tank, soutien) avec des armes et des objets déblocables pour se spécialiser, mais l’outil de base commun est un appareil de construction. Avec les ressources demandés, on peut imprimer mur, petit mur, tour, bunker, tourelle, escalier et autres protections d’objectif. La construction demande une certaine prise en main, il faut sélectionner l’objet, valider sa position et l’imprimer avec notre soudeur réparateur imprimante 3D à 2 mains. Si on est plusieurs à imprimer sur le même objet, plus ça va vite.

Les interactions avec les autres joueurs sont minimes, en dehors du ping pour signaler une attaque, rare sont les joueurs qui ont le micro ouvert et c’est dommage. Je pense sincèrement que ça peut contribuer à des moments épiques, ingérables et grotessque du roleplay de soldat trop dévoué comme fût un temps dans Holdfast, ce jeu de bataille napoléonienne où l’on peut jouer des instruments de musique pendant qu’on se fait canarder. Des moments mémorables qui sont clairement inspirés de la réalité historique !
Update : il est prévu dans les prochaines mises à jour l’ajout du texte to speech, du speech to text et des commandes vocales, on va pouvoir spammer :
Il y a tout de même des défauts majeurs. À commencer par une optimisation aux fraises qui m’oblige à passer le jeu en faible qualité pour une Nvidia 2060 RTX, c’est pas extraordinaire mais ça permet de rester le plus fluide possible sur un jeu multijoueur qui prend en compte des centaines d’insectes belliqueux. Le contenu est très chiche, un mode Training pour apprendre les bases de construction et deux modes de jeu seulement. De quoi personnaliser ses classes et c’est tout. Faut clairement pas demander la lune, la priorité étant la stabilité des performances et l’ajout de contenu. Le gameplay reste plus que correct.
Mais la plus value du jeu est sa fidélité à l’univers des films. Le design général reprend à merveille l’essence de Starship Troopers, les musiques nous donnent envie de rejoindre les rangs, des gros flingues aux tenues bien carrés avec cette interface aux gros boutons anguleux avec une texture hexagonale comme une ruche d’abeille sur une couleur jaune orangé, c’est un bijou de design rétro-futuriste. Et je ne parle même pas des images de propagande en guise de temps de chargement, c’est pas nouveau dans l’industrie du jeu vidéo mais ça contribue une fois de plus au délire du “vrai citoyen” prêt à mourir pour le bien de l’humanité !
Si vous êtes fan de Starship Troopers, n’hésitez même pas une seconde. Si vous aimez les FPS, même chose. C’est encore en cours de développement, donc attendez-vous à ce que ça cafouille un peu, mais on est sur un gros défouloir aussi sympathique que débile. Le bon équilibre.